Dès le mardi 19 janvier, le mouvement altermondialiste brésilien se retrouvera à Porto Alegre, capitale de l’Etat du Rio Grande do Sul, avec la présence de représentants internationaux. 15 ans après la première session du Forum social mondial (FSM), cette rencontre se tient, comme ce fut le cas en 2001, en même temps qu’une nouvelle session du Forum économique mondial, dans la cité alpestre de Davos . Un retour aux sources et à l’histoire plein de symbolismes anti-Davos.
Avec quelque nostalgie les organisateurs de ce forum social thématique à Porto Alegre semblent rappeler la session de janvier 2001, celle du début, convoquée comme « l’Anti-Davos du Sud ». Cette consigne d’opposition a constitué un stimulant médiatique et conceptuel pour les participants aux deux premières sessions de Porto Alegre. A partir de la 3e session en 2003, le FSM souligna sa proposition fondatrice d’un « autre monde possible », en se distançant de la rencontre suisse.
L’actuel Forum de Porto Alegre se déroule dans une scène géographique semblable, mais avec des méthodologies et des contenus enrichis durant ces 15 dernières années par le mouvement altermondialiste qui s’autoconvoque, depuis lors, à diverses occasions : Porto Alegre, Mumbai, Nairobi, la cité amazonienne de Belén de Pará (Brésil), Dakar et Tunis (lors des deux dernières sessions, en 2013 et en mars 2015).
Ce forum social thématique : FSM Porto Alegre+15 (FS POA+15), convoqué sous la consigne « Paix, démocratie, droits des peuples et de la planète » ne prétend pas être une nouvelle session de cette réunion mondiale. Raison pour laquelle il se dénomme, avec une certaine modestie », « forum thématique ». Les organisateurs veulent systématiser le bilan de 15 ans d’existence pour ce qui continue d’être le principale espace d’échange à l’échelle internationale des acteurs sociaux, notamment latino-américains, européens et africains.
Durant quatre jours, du 19 au 23 janvier, le thème central (fil rouge de cette rencontre) est le bilan rétrospectif et la projection du FSM vers le futur. Avec la conviction que ce retour momentanée à la ville d’origine permettra de recycler les expériences, d’actualiser les formes et les contenus et de renforcer ainsi, à la base, une dynamique pleine d’interrogations et de défis.
Montréal qui, en août 2016, va organiser le FSM pour la première fois dans un pays du Nord, prend donc la relève. Cela implique un changement de paradigme, une tentative de rénover la génération, la culture et le langage (c’est-à-dire politiquement) le Forum social mondial, alors que ce dernier entre dans sa pleine adolescence.
Pour le FSM de Montréal, cette séance à Porto Alegre constitue un moment important. Pour le FS POA + 15, la session de Montréal en août montre déjà l’horizon de la continuité, de la prolongation, de l’enrichissement et de la rénovation, comme l’estiment les promoteurs de ces deux initiatives.
Sergio Ferrari
Traduction Hans-Peter Renk
Collaboration de presse LE COURRIER et E-CHANGER